théâtre du port de la lune - TNBA
construction neuve et réhabilitation
à bordeaux
3 000 000 € HT - 2 847 m2
2000 > 2003
mairie de bordeaux
baudin-limouzin architectes
Implantée sur la totalité d'un îlot du quartier Sainte-Croix, l'opération s'inscrit dans le cadre d'un environnement historique fortement préservé. Une scénographie jouant de contrastes entre conservation choisie, obligation de conservation, insertion douce et contemporanéité affirmée se développe de façon alternée, égrenant les séquences au niveau de la périphérie du théâtre. Extension de l’espace public, ouvert sur la place, le hall, frontal, contient le restaurant, le bar, la billetterie, la salle d’accueil, de réception, de consultation, en un volume transversal continu, pensé comme un réceptacle perméable aux échanges. Dans la profondeur du projet, les nouvelles fonctions s’ajoutent à celles déjà présentes, réorganisant le tout autour d’une cour centrale, partiellement abritée, agrémentée de passerelles, de liaisons verticales et de terrasses en cascade.
Depuis la Place Renaudel, la massivité frontale de la façade affirme la présence du THEATRE dans le quartier, dans la ville et répond au besoin de "clore" et de qualifier cette place. La façade de calcaire surhaussée de bois et percée de vitrages laisse lire sa structure, ses strates, ce qu’elle était et ce qu‘elle est, son épaisseur, et dans son épaisseur, LA LUNE (du port), capturée, tapie la journée, révélation magique à la tombée du jour.
Cette façade sur la place se veut être ouverte en rez-de-chaussée, perméable, en rapport direct avec les différentes activités d'accueil Hall, Restaurant, Expo, Librairie, ... Elle laisse percevoir l'amorce d'un prolongement visuel et physique vers l'intérieur, vers l’univers de la création, l’univers complexe d'artisans en action. « La capacité de compréhension et d'adaptation aux espaces des utilisateurs nous a conduit à ne pas livrer un "bâtiment neuf" mais à conjuguer par le biais "d'inclusions" les différents éléments du programme. Ces inclusions conduisent à des caractères diversifiés de bâtiments, qui engendrent un rapport de hiérarchisation - une lecture simple dans un cadre complexe- des espaces et des fonctions. Ces inclusions de formes contemporaines traitées en matériaux bruts (béton banché, bois, cuivre) au sein d’un environnement bordelais classique nous ont paru être les plus ajustées au maintien d’un équilibre ambiant. Dans les hauteurs, côté place, sont répartis les différents bureaux, salles de réunion et loges.
L’intérieur du programme contient l’Atelier, petite salle de travail et de représentation, dont le plateau du fait de ses dimensions et de sa disposition spatiale dans le projet, permet de répéter dans les mêmes conditions que dans la salle principale, et de transvaser directement les décors d'un plateau à l'autre. Ce plateau est accompagné d’une régie (intégrée), d’un atelier de décors (mitoyen), et en relation avec les différentes loges.
Depuis la Rue du Port, une entrée, des artistes, des techniciens, des élèves, permet l’accès fonctionnel de service vers la cour, véritable coeur du TNBA. Elle est la respiration indispensable, pour s’extraire des ambiances confinées de travail. Cet espace polyvalent permet la circulation des personnes et du matériel, les mouvements et les haltes, la ventilation des idées. Elle est à la fois un prolongement du hall, un accès à la salle de répétition, une entrée et (ou) sortie pour les personnes à mobilité réduites de la salle Jean Vauthier, un espace couvert et lumineux desservant toutes les zones intérieures de travail et conduisant directement aux deux foyers (artistes, techniciens). Dans cette cour pousse de la végétation, parfois, il y pleut, il y fait froid, ou trop chaud.